Sorti cet été, « Les trois vies de l’Alice Robert dit le Bananier » offre un tour d’horizon très complet sur une des épaves les plus réputées de la Côte Vermeille. Un ouvrage de Laurent Urios, avec des photos de Sylvain Astrié.

Le livre se découpe en trois parties principales, en accord logique avec le titre. La première revient sur les « débuts » de l’Alice Robert (1934-1939), alors qu’il officiait en tant que navire frigorifique pour le commerce de bananes entre la France et l’Afrique (d’où son surnom de « Bananier »). La deuxième s’attarde sur les années 1939-1944, au cours desquelles l’Alice Robert est réquisitionné par l’État français puis par la Kriegsmarine, pour devenir navire de guerre. La troisième partie, enfin, qui est aussi la plus conséquente (environ la moitié de l’ouvrage), présente la dernière « vie » du Bananier, celle de l’épave telle qu’on peut la visiter sous l’eau, aujourd’hui. Les auteurs reviennent bien évidemment sur les circonstances du naufrage, le 2 juin 1944, lorsque le navire coule sous les tirs d’un sous-marin anglais.

Reposant au large de Port-Vendres, l’épave de l’Alice Robert reste de nos jours un must de la plongée en région catalane. Mais c’est une sortie qui se mérite. Le navire, imposant (88,4 mètres de long pour 14,6 mètres de large), ne peut s’explorer en une seule et même plongée. Il faut y retourner plusieurs fois pour avoir une bonne vue d’ensemble. À cela s’ajoutent une profondeur conséquente (de 35 à 50 mètres), et des conditions souvent imprévisibles, tant du point de vue de la visibilité que des courants. Les immersions sur le Bananier sont donc réservées à des plongeurs confirmés, qui trouveront dans cet ouvrage une mine d’informations reposant sur un travail documentaire fouillé : archives, photos couleur et noir et blanc, anecdotes (avec des récits de narcoses, entre autres), schémas présentant plusieurs circuits de visite sous-marins avec les différents points d’intérêt (mât érigé à 24 mètres de la surface, pièces d’armement, munitions…).

Laurent Urios, docteur en biologie et moniteur CMAS *, et Sylvain Astrié, BEES1 et directeur de centre de plongée, ont tous deux effectué des centaines de plongées sur cette épave majeure de Méditerranée. Avec « Les trois vies de l’Alice Robert dit le Bananier », ils partagent ainsi des années d’expérience et d’aventures sous-marines avec l’ensemble de la communauté palmée.

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Texte Eliane Rigollet