Depuis les origines de la photographie jusqu’aux appareils les plus perfectionnés d’aujourd’hui, le couple vitesse/diaphragme constitue le socle fondamental de toute prise de vue. Il est donc important de comprendre pourquoi ces deux réglages sont si indissociables et pourquoi ils influent sur le résultat final de l’image.

Question de lumière

Rappelons que quel que soit le support, plaque au collodion humide, pellicule argentique ou capteur numérique, une photographie est le fruit d’une certaine quantité de lumière atteignant ledit support. Or ce dernier ne peut encaisser qu’une certaine proportion de lumière. Trop et l’image sera surexposée, blanche ; trop peu et l’image sera sous-exposée, noire.
Pour que cette juste quantité de lumière parvienne au support, deux dispositifs vont entrer en jeu : le diaphragme et la vitesse d’obturation. Le premier est comparable à l’iris de l’œil. Plus il est ouvert, plus la quantité de lumière qui passera sera importante. La seconde peut être comparée au rideau d’une fenêtre. Si on l’ouvre et qu’on le referme rapidement, très peu de lumière éclairera la pièce. À l’inverse, si on l’ouvre puis le referme lentement, la pièce sera inondée de lumière.

menu-exposition-photo

Quel que soit le mode choisi, les menus vous permettent d’imposer une correction d’exposition, aussi bien pour la lumière naturelle que pour l’intensité du flash.

 

Des valeurs exprimées en chiffres

Pour le diaphragme, plus le chiffre est petit (f2,8 ; f4…), plus la quantité de lumière le traversant est importante. À l’inverse, plus le chiffre est grand, plus le diaphragme est fermé et donc moins la quantité de lumière le traversant est importante (f16, f22…). Les valeurs de diaphragme sont traduites par les chiffres suivants, du plus ouvert au plus fermé : f1,2 ; f1,4 ; f1,8 ; f2,8 ; f4 ; f5,6 ; f8 ; f11 ; f16 ; f22 ; f32, avec des valeurs intermédiaires possibles. Chaque ouverture pleine du diaphragme entraîne un doublement de la quantité de lumière le traversant. Un objectif est dit lumineux lorsque son ouverture maximale est comprise le plus souvent entre f1,4 et f2,8.
Pour la vitesse d’obturation, les choses sont plus aisées puisque exprimées en « clair » : 1/15e de seconde, 1/30e, 1/60e, 1/125e, etc. Là aussi, chaque valeur pleine entraîne le doublement de la lumière atteignant le capteur avec des valeurs intermédiaires possibles.

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En agissant conjointement sur l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation, l’appareil détermine la juste exposition. En Manuel, un barregraphe, dans le viseur ou sur l’écran, rappelle ces paramètres et permet de les corriger.

 

Jouer avec ces paramètres

La juste quantité de lumière est donc dosée par les actions conjointes de l’ouverture du diaphragme de l’objectif ET la vitesse d’obturation de l’obturateur de l’appareil. Ainsi, pour un éclairement donné, avec une ouverture de f5,6 et une vitesse de 1/500e, on aura exactement la même quantité de lumière atteignant le capteur qu’avec un couple f8 et 1/250e, ou f11 et 1/125e (avec des valeurs intermédiaires possibles).
Bon et alors ? Comprendre cette action conjointe permet déjà de saisir que pour un dîner d’amoureux à la lueur d’une chandelle, il faudra une grande ouverture de diaphragme et une vitesse d’obturation lente ; sur une plage tropicale, un diaph’ fermé et une vitesse rapide seront nécessaires.
Mais là où cela devient intéressant, c’est que les choix possibles des couples permettent d’influer sur le résultat final. Car, pour isoler un sujet de son environnement, il faut ouvrir le diaphragme (donc augmenter la vitesse) pour bénéficier d’une faible profondeur de champ. Et pour figer le mouvement du saut d’un plongeur, il faudra une vitesse rapide (donc une grande ouverture). Sans pour autant que la vitesse soit trop lente, au risque d’avoir un flou de bougé, ou l’ouverture trop grande, au risque d’avoir le sujet hors du plan de netteté. Et c’est là que cela devient passionnant. Car l’appareil essaiera presque toujours d’avoir une ouverture et une vitesse moyennes pour « assurer le coup ». À vous de vous affranchir des automatismes pour choisir le couple vitesse/diaphragme qui correspond au résultat escompté.

Texte et photos Daniel Deflorin