Face à l’offre pléthorique qui se renouvelle sans cesse, aux fiches techniques longues comme un palier sans fin et aux arguments marketing éblouissants de superlatifs, que choisir ? Pas de panique. On respire, on se cale dans un fauteuil et on réfléchit.

Remise en question

Avant de craquer pour l’appareil et négocier un crédit, il faut se remettre un peu en cause. Si, pour vous, la prise de vue se borne à appuyer sur un bouton, pas la peine de foncer sur un reflex et son caisson. Il faut également se fixer un budget. En matière de photo sous-marine, l’addition grimpe très vite, surtout qu’il ne faudra pas négliger quelques accessoires, vite indispensables. Ensuite et surtout, se poser la question de savoir ce que l’on veut faire exactement : simples souvenirs à partager en ligne avec les amis ? Un peu de vidéo sérieuse ? Quels sont les sujets qui m’intéressent le plus ?

Sus aux clichés !

Premièrement, aucun appareil, même le reflex le plus pro, ne permet de tout faire, de la vue d’ensemble d’une épave à la crevette nettoyant les dents du mérou. Cela passe nécessairement par des accessoires très coûteux. Autre idée reçue : plus y a de mégapixels, mieux c’est. Pour partager ses photos sur Facebook ou tirer quelques clichés 10 x 15 cm à distribuer à la famille, un 5 ou 8 Mpix d’il y a 10 ans est suffisant.
Ensuite, sachez que le méga télézoom 10x ne sert à rien ! Sous l’eau, il faut au contraire une position grand-angle la plus large possible. Un équivalent 28 mm est bien, 24 mm c’est mieux car il faut être le plus proche possible du sujet. Enfin, privilégiez une optique à grande ouverture, car la lumière est rare sous l’eau. Les sensibilités records affichées par certains appareils sont souvent obtenues au prix d’une dégradation plus ou moins visible selon la taille du capteur et l’électronique associée. Un objectif ouvrant à f2,8 ou mieux demeure préférable.

Le problème du caisson

Une évidence qui ne l’est pas toujours : s’assurer qu’il existe bien un caisson pour l’appareil choisi. Si ce dernier, en parfait état ou soldé neuf, a déjà 2-3 ans, pas sûr que l’on trouve encore un caisson adapté ! De plus, l’ergonomie du caisson est également un critère de choix, car un écran tactile ne sert à rien sous l’eau. Il faut pouvoir accéder aux réglages de base le plus simplement possible, sans passer par une suite de sous-menus.

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Les compacts à objectifs interchangeables offrent un bon compromis entre poids/encombrement et possibilités évolutives.

Quel compact ?

Imaginons que vous soyez un novice absolu : il vous faut un compact simple d’emploi. En tenant compte de ce qui est a été dit précédemment (grand-angle et ouverture confortable), tous les appareils actuels fournissent de bons résultats. Ne vous laissez pas éblouir par les modes artistiques ou créatifs. En revanche, des modes scènes compréhensibles (sport, coucher de soleil, portrait de nuit, etc.) facilitent la vie. Pourquoi pas un compact étanche à 10 mètres pour faire ses premières armes dans peu d’eau, là où la lumière et les poissons sont abondants ? Assurez-vous cependant de pouvoir disposer par la suite d’un caisson dédié. Dans le même ordre d’idée, vérifiez qu’il possède un filetage pour y fixer un complément optique. Si vous maîtrisez les bases, mais ne souhaitez pas vous encombrer d’un reflex, vous êtes la cible idéale des compacts « experts » type Canon S100/110, G12/15, Olympus XZ-1/2, Sony RX100… Modes autos débrayables, format raw, fonctions avancées, optiques performantes, ils ont tout pour plaire. Prévoyez tout de même l’achat ultérieur d’un flash ou de compléments optiques. Mieux encore, les nouveaux compacts à objectifs interchangeables réunissent l’avantage des reflex (pouvoir utiliser l’objectif adapté à une situation donnée) avec un poids et un encombrement raisonnables. Mais la facture finale risque de flirter avec un reflex premier prix en caisson.

Texte et photos Daniel Deflorin