À un mois de l’ouverture du Salon de la Plongée, sa présidente Hélène de Tayrac a le sourire : « C’est complet, même s’il reste les habituelles complications de dernière minute. Contrairement à ce que l’on pouvait craindre, le remplissage s’est effectué comme d’habitude, voire même un peu plus tôt. Avec des évolutions tout de même, ceux qui ne reviennent pas étant remplacés par d’autres. Il faut dire que le travail de proximité et de suivi que nous assurons porte ses fruits. Le Salon de la Plongée bénéficie d’une excellente réputation, les gens en ont entendu parler, le bouche-à-oreille fonctionne bien et ils ont envie d’y participer. Pour les habitués, nous essayons toujours de nous adapter en fonction de leurs besoins, mais il vrai que les nouveaux arrivants sont aussi très exigeants. Il faut parfois gérer un ou plusieurs mails par jour pour chacun. C’est là que le suivi et le relationnel jouent leur rôle, tandis que d’autres salons, comme le Nautic, le Boot ou l’Eudi Show rencontrent des difficultés. À noter la constante augmentation des exposants étrangers. Cette année, ils seront près de 35 % avec 22 % de nouveaux arrivants. En fait, le Salon de la Plongée est à l’image du marché actuel : il se globalise, s’internationalise. Et les places laissées vacantes par certains exposants, fabricants ou revendeurs, sont occupées par ces nouveaux exposants. Ce qui n’est évidemment pas simple à gérer. La législation européenne facilitant les échanges commerciaux, on se retrouve parfois en porte-à-faux avec certains exposants français. Nous avons décidé d’être très vigilants sur la conformité légale de chacun. Mais, à partir du moment où tout est en règle juridiquement, je ne peux évidemment pas les refuser. »
Autre motif de satisfaction pour Hélène de Tayrac, le taux de retour. La formule des petits stands de 4 à 9 m2 rencontre du succès. Beaucoup de petits exposants préférant s’afficher seuls, avec leur « marque », plutôt que de se regrouper sous une même bannière, comme les Bretons ou les Corses. Sans compter que l’absence de certains fabricants contraint souvent des centres à venir en individuels. Le tek confirme également sa montée en puissance. Pour cette édition, ce ne sont pas moins de 350 m2 qui lui seront réservés.
Satisfaction également du côté des voyages. Là aussi on pouvait craindre une désaffection. « Il n’en est rien, confirme Hélène de Tayrac. Tous les TO seront là, ainsi que nombre de destinations phare. À l’exception de l’absence totalement incompréhensible de l’Égypte, vu le contexte actuel. Avec là encore de nouveaux arrivants comme Rodrigues, Cuba, les Seychelles ou les Canaries qui comptent profiter du Salon de la Plongée pour dynamiser leurs destinations. »
Finalement, tout baigne alors ? « Il ne faut pas se leurrer, confie-t-elle. Le travail et son organisation sont toujours plus lourds et compliqués à gérer. Encore une fois, le salon est à l’image du marché actuel. Il faut continuellement s’adapter. Mais c’est vrai que le travail mené depuis 16 ans n’est pas vain. Le Salon de la Plongée jouit d’une très bonne réputation dans le milieu des salons, les habitués sont fidèles au rendez-vous, mais qui peut prédire ce qu’il en sera dans 10 ans ? »
LE « CAS » DU LUNDI
Un moment en suspens, la durée du salon est maintenue à 3 jours. Malgré un important lobbying de quelques partisans inconditionnels pour conserver le lundi, comme une journée professionnelle, celui-ci passe à la trappe. « C’est sans appel, déclare Hélène de Tayrac. La grande majorité, à 71 %, préférait rester sur le format actuel de 3 jours. En tant qu’organisateur, on peut évidemment moduler la durée, mais celle-ci a un coût. Or, il ne faut pas se voiler la face, c’est bien la question du coût qui a pesé dans leur décision. Alors que l’on assiste à une situation paradoxale. Le prix au mètre carré est jugé trop cher alors que les stands sont de plus en plus coûteux, faisant appel à des standistes, des kits lumières, de la signalétique, des invitations en nombre, etc. Il y a donc confusion dans l’esprit de beaucoup entre le coût final du salon qui augmente mais dans lequel la part du Salon en propre n’est pas si importante que cela. »
En guise de « compensation », le Salon de la Plongée propose, le jeudi après-midi, un workshop dans une salle de l’enceinte du Parc des expositions de Paris, destiné aux professionnels du tourisme. Autour de petites tables, il permettra de mettre en relation les destinations et les voyagistes pour des rencontres ou échanges dans un cadre tranquille. Les structures intéressées sont invitées à se manifester auprès de l’organisation avant la fin du mois pour y participer.
Texte et photos D. Deflorin