Comment reconnaître le requin longimanus ?

Le requin longimanus est un requin de taille moyenne et trapu dont la première nageoire dorsale est immense et arrondie. La nageoire dorsale, les grandes nageoires pectorales et les deux lobes de la nageoire caudale sont terminés par une tache blanche et peuvent être tachetés. Le museau est émoussé et arrondi, les yeux circulaires sont équipés d’une membrane nictitante et les dents sont triangulaires. Le dos est gris sombre avec une teinte de bronze, parfois brun ou bleu, et le ventre est blanc.

Mode de vie : solitaire et agressif

Le requin longimanus est solitaire et actif de jour comme de nuit, agressif mais relativement lent dans ses mouvements. Il évolue dans des eaux de la surface jusqu’à 150 mètres de profondeur, souvent accompagné par des rémoras, des poissons pilotes ou des tortues de mer. Il est souvent au centre de frénésies alimentaires en groupe et cible les accidents de pleine eau (épaves, crashs). L’espérance de vie est de 22 ans.

Comportement alimentaire : prédateur opportuniste et charognard

Ce requin pélagique consomme principalement des poissons osseux (thons, barracudas, marlins, dorades tropicales, poissons rubans, espadons, maquereaux) et des céphalopodes. Il se nourrit également plus rarement d’oiseaux marins, de mammifères marins, de tortues, de raies pastenagues et même de déchets flottant à la surface. Il est charognard et se gorge parfois de carcasses de mammifères marins. Ce prédateur exploite les ressources à portée de main au lieu de favoriser une proie par rapport à une autre. Le requin longimanus suit les bancs de thons et de calmars, et piste les bancs de dauphins et de baleines pilotes pour se nourrir des restes. Le requin longimanus entre en compétition alimentaire avec le requin soyeux et peut montrer des comportements très agressifs.

Mode de reproduction : de petites portées

Le requin longimanus est vivipare, et les jeunes se développent dans un placenta situé à l’intérieur de l’utérus des femelles. Entre 1 et 15 jeunes naissent après une période de gestation de 10 à 12 mois, et mesurent de 60 à 65 cm de long. Les requins longimanus atteignent la maturité sexuelle lorsqu’ils mesurent environ 1,7 mètre, entre 4 et 5 ans, et dépassent rarement une taille de 3 mètres. La saison de reproduction varie de manière importante en fonction de la localisation et les zones de reproduction seraient situées au large.

Interaction avec l’homme et le plongeur : danger en pleine eau

Ce requin peut être très agressif et imprévisible en présence de proies et est potentiellement dangereux pour l’homme. Le requin longimanus est soupçonné d’être responsable de nombreuses attaques mortelles sur l’homme, en raison de la prédation exercée sur les survivants de naufrages ou de crashs d’avions en pleine eau. Le requin longimanus est une espèce commercialement importante pour ses ailerons, sa chair et son huile. Il est consommé frais, fumé, séché ou salé, et sa peau est utilisée comme cuir. L’espèce est sujette à la pêche au requin dans toute sa distribution : elle est menacée par les prises accidentelles et est ciblée spécifiquement pour ses grandes nageoires. Les ailerons sont tranchés et la carcasse rejetée à l’eau. La pression de pêche sur la population est vraisemblablement en hausse.

Fiche d’identité

  • Noms vernaculaires : Requin longimanus, requin longimane, requin océanique à pointes blanches, requin à pointes blanches du large, aileron blanc du large
  • Nom scientifique : Carcharhinus longimanus
  • Classe : Chondrichthyes
  • Ordre : Carcharhiniformes
  • Famille : Carcharhinidae
  • Localisation : Espèce répandue dans tous les océans et mers tropicaux et subtropicaux. Préfère les eaux du large entre 20 et 28°C, de la surface à 200 mètres de profondeur.
  • Taille moyenne : 2,5 mètres
  • Poids moyen : 60-85 kg
  • Population : Autrefois l’un des requins océaniques les plus répandus. Population actuellement décroissante.
  • Statut de l’espèce : UICN : population globale vulnérable, population de l’Atlantique en danger critique d’extinction (déclins estimés entre 70 et 98 % durant les 30 dernières années). Protégé sous l’annexe II de la convention CITES depuis 2013.

Texte Laura Dinraths, photo Daniel Deflorin