En moins d’une semaine, trois tortues marines ont été retrouvées mortes à Moorea, en Polynésie française. Les dépouilles portaient toutes des blessures effectuées par des chasseurs sous-marins. L’association Te Mana o te Moana et la Clinique des tortues de Moorea où les cadavres ont été rapportés s’inquiètent de la situation laissant présager un retour en force du braconnage des tortues dans la région.
« Les tortues marines, menacées et protégées, font toujours l’objet d’un braconnage régulier en Polynésie française pour la consommation de leur chair, rappelle l’association Te Mana o te Moana, dans un communiqué publié sur son site internet. Cette activité est ici d’autant plus incompréhensible que l’un des individus ciblés est toxique à la consommation (tortue imbriquée) et l’autre trop jeune pour contenir des quantités intéressantes de viande. »
La première victime, une imbriquée, a été retrouvée jeudi 19 février près d’une plage de Haumi. Sur sa tête, une perforation sans doute commise par un chasseur sous-marin. Le lendemain, une deuxième tortue de 50 cm est trouvée morte et flottant dans la zone de Tiahura, avec un trou au niveau de la dossière. Là aussi, pas de doute sur la cause de son décès : un fusil harpon. Puis, lundi 23 février, un troisième spécimen est découvert dans la baie d’Opunohu, fléché au niveau de la tête, la pointe toujours coincée dans le crâne.
L’association Te Mana o te Moana souligne que ces « espèces menacées sont protégées par la loi du pays et le Code de l’environnement mis en place par la Direction de l’environnement. Il appartient à chacun d’entre nous de préserver ces espèces et permettre à nos jeunes générations de les admirer dans nos eaux polynésiennes ».
Texte C. Cioni, crédits photos : Te Mana o te Moana