Comment reconnaître le requin corail ?

Le requin corail est un requin de taille moyenne de couleur brun-gris, au ventre gris pâle ou argenté et disposant de taches blanches caractéristiques sur les extrémités de la première nageoire dorsale, du lobe supérieur de la nageoire caudale et parfois sur les nageoires pelviennes. Le museau est court et large, et les yeux sont ovales à pupilles verticales. La bouche et les narines sont situées sur le côté ventral de la tête. La peau est très épaisse et les nageoires pectorales sont très souples, ce qui est pratique dans l’habitat de récifs acérés. Ce requin se distingue du requin longimanus et du requin pointes blanches car il est plus petit et sa deuxième nageoire dorsale est plus grande que celle des autres espèces.

Mode de vie : bandes de requins grégaires non territoriaux

Nocturne, le requin corail passe ses journées dans la même grotte ou crevasse profonde des récifs tropicaux et des lagons, parfois pendant plusieurs mois. Le requin corail n’est pas territorial et a l’habitude de rester au sol sans bouger pendant des heures, en agrégation avec d’autres requins de récif. Le requin corail a un petit habitat (2 km²) et ne s’en éloigne presque jamais. Il évolue communément dans des profondeurs de 8 à 40 mètres, en dessous du requin à pointes noires, mais peut plonger jusqu’à plus de 300 mètres de profondeur. L’espérance de vie serait de 25 ans.

Comportement alimentaire : un important prédateur de récifs

Le requin corail est un requin docile de jour qui devient très agressif de nuit lorsqu’il chasse. C’est un chasseur solitaire qui coopère parfois avec d’autres requins pour attraper une proie. Le requin corail est considéré comme un prédateur lent et maladroit en pleine eau, mais un spécialiste des proies benthiques (au sol). Sa bouche ventrale est idéale pour attraper des crabes, des homards et des pieuvres, mais ses proies préférées sont les poissons demoiselles, chirurgiens, perroquets, rougets, balistes, poissons écureuils et murènes. Ce requin est à son tour la proie de grands requins. Son rôle écologique est de contrôler les populations de poissons de récif, particulièrement de poissons perroquets qui consomment du corail. Mais en chassant, il a l’habitude de casser beaucoup de corail à cause de ses mouvements violents.

Mode de reproduction : 2 ou 3 jeunes miniatures et indépendants

Le requin corail est vivipare. La période de gestation est de 5 mois, et les 2 ou 3 petits naissent vivants et complètement indépendants. Les jeunes sont une version miniature des adultes et mesurent 60 cm. La maturité sexuelle est atteinte à 5 ans. Les mâles se rassemblent parfois en bancs d’une centaine pour poursuivre une femelle prête à s’accoupler. La période de reproduction a lieu en automne et en hiver. L’accouplement se fait au fond, où les femelles se positionnent museau au sol et corps vertical, et le mâle vient mordre les nageoires pectorales de la femelle pour l’immobiliser avant de transmettre son sperme dans son cloaque.

Interaction avec l’homme et le plongeur : apathique et facile à approcher

Le requin corail n’est pas un danger pour l’homme sauf s’il est provoqué, et n’attaquera pour se défendre que s’il ne peut s’échapper. C’est un animal passif et calme qui se laisse facilement approcher par les plongeurs, surtout de jour lorsqu’il se repose dans son abri. Les hommes chassent le requin corail pour leur consommation, et particulièrement pour ses ailerons destinés au marché de la soupe aux ailerons de requins. Même si sa chair est consommée, il existe des cas d’intoxications alimentaires dues à des tissus contaminés par la ciguatera, particulièrement le foie.

Fiche d’identité

  • Nom vernaculaire : Requin corail
  • Nom scientifique : Triaenodon obesus
  • Classe : Chondrichthyes
  • Ordre : Carcharhiniformes
  • Famille : Carcharhinidae
  • Localisation : Océans Indien et Pacifique, de l’Afrique du Sud au Costa Rica, en passant par la mer Rouge. Absent dans l’Atlantique. Le requin corail est abondant et commun à proximité de récifs coralliens et lagons, dans les eaux côtières et tropicales claires et peu profondes.
  • Taille moyenne : 165 cm. Mâle plus grand.
  • Poids moyen : 15-20 kg
  • Population : Inconnue
  • Statut de l’espèce : UICN : quasi menacé en raison du faible taux de croissance des populations et de la pêche ciblée, qui pourrait surexploiter les stocks et menacer la survie de l’espèce. Il n’existe pas de mesures de protection en place pour cette espèce.

Texte Laura Dinraths, photo Daniel Deflorin