Padangbai au Sud-Est de Bali : dernière escale (5 sur 5)

Plongée avec les créatures nocturnes de Padangbai

Par Philippe Lahousse – Photos de l’auteur

On entend souvent dire de Bali qu’elle est l’île des Dieux tant la religion y est omniprésente. Mais à Bali, il y a aussi des démons que les femmes tentent chaque jour d’apaiser en abandonnant, partout sur le sol, de petites offrandes (les segahans) moins raffinées que les celles destinées aux Dieux et aux esprits (les canang sari).

A peine le jour levé, Padangbai entre chaque jour en effervescence au rythme des départs de ferries et des bateaux rapides qui emmènent véhicules et routards en partance vers les îles situées à l’est de Bali. L’après-midi, le contraste est saisissant car cette petite bourgade redevient un paisible village de pêcheurs où il fait bon flâner et se reposer des plongées effectuées dans la matinée.

C’est en fin de journée que l’on apprécie le mieux l’authenticité de la plage de Padangbai.

Car à Padangbai, on plonge aussi beaucoup, et sur des sites dont la diversité a de quoi satisfaire les plus exigeants. Et comme certains d’entre eux sont nichés en fond de baie à l’abri des courants, pourquoi ne pas profiter de l’ambiance apaisée de cette fin de journée pour partir à la rencontre des étranges créatures qui prennent possession des fonds sous-marins une fois la nuit tombée…

Alors que les dernières lueurs du jour baignent encore la plage, on embarque donc dans un jukung (bateau de pêche traditionnel à balanciers) pour une quinzaine de minutes de navigation vers la baie voisine d’Amuk. Destination Pura Jepun, un site constitué d’une pente douce de sable volcanique d’où émergent de petites patates de corail, quelques structures métalliques posées là pour servir de refuge à la faune sous-marine et même l’épave d’un bateau de pêche que nous n’irons pas visiter cette fois. Pas très important finalement car l’intérêt du lieu est ailleurs ! Ici, nul besoin d’un objectif particulier ; il suffit simplement d’inspecter paisiblement la zone et les rencontres s’enchaînent naturellement à un rythme soutenu…

Et en effet, à peine le temps d’arriver sur un fond de 15 mètres que Komang, notre guide balinais du jour (enfin plutôt de nuit pour le coup !), m’appelle déjà pour me montrer une jolie galathée des comatules qui fait mine de prendre la pose pour se faire tirer le portrait. Une attitude bien plus audacieuse que celle de ce timide crabe porcelaine trilobé bien caché dans les arborescences d’une plume de mer solitaire, fixée un peu plus loin au beau milieu du sable. Tout comme d’ailleurs cette anémone dans laquelle un autre crabe porcelaine (ponctué cette fois) déploie et agite ses pièces buccales comme pour nous dire qu’il est l’heure de passer à table ! Et non, pas encore pour nous car la plongée ne fait que commencer et les surprises qui nous attendent sont encore nombreuses…

Cette galathée des comatules (Allogalathea elegans) semble prendre la pose !
Pas facile à dénicher ce crabe-porcelaine trilobé (Porcellanella triloba) bien caché dans la plume de mer qui lui sert de domicile
Ce crabe porcelaine (Neopetrolisthes maculatus) déploie ses pièces buccales munies de fines soies pour se nourrir.

Des plus délicats nudibranches jusqu’à l’inquiétant poisson-démon d’un rouge presque diabolique, mon bestiaire photographique s’enrichit au fil des minutes de nouvelles créatures toutes plus étranges les unes que les autres.

Un doris réticulé rouge (Chromodoris tinctoria) aux faux airs de bonbon à la fraise !
Un grondin volant oriental (Dactyloptena orientalis) vraiment pas farouche !
Ce poisson-démon (Inimicus didactylus) est l’une des créatures les plus extravagantes de Padangbai.
Anguille-serpent Napoléon (Ophichthus bonaparti) au repos avant de sortir chasser…

Et même quand arrive le moment de penser à remonter, une jeune roussette décide de passer à toute vitesse sous mon nez pour s’engouffrer dans un trou jusque-là occupé par la crevette saron qui venait de me servir de modèle. Décidément, ce n’est pas encore ce soir que j’aurais réussi à lui tirer le portrait à celle-là. Raison de plus pour revenir le plus vite possible car il y a encore tant à voir…

Un saron marbré (Saron marmoratus) qui n’hésite pas à montrer sa belle robe multicolore


Avec qui ?  http://www.ikandive.com/index_fr.html ——– Ikandive est un club franco-balinais dirigé par I Komang Mawi et Claire Muller. Il vous propose des sorties à la journée et des safaris plongées à la carte d’une durée allant de 15 à 21 jours.


Avant de partir !  https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/preparer-son-voyage/indonesie