Si notre société nous pousse à consommer encore et toujours, en plongée, c’est l’inverse ! Et ça tombe bien, en 2013, il faut faire des économies paraît-il…  Commençons donc par économiser l’air de nos blocs. Voici six points clés à travailler pour agrémenter et rallonger vos plongées de plusieurs minutes. Un gain de temps et de plaisir !

1/ Trouvez votre ventilation subaquatique
En surface, au repos, nous ventilons environ 0,5 l d’air, le volume courant (VC) par cycle (une inspiration et une expiration). Nous faisons environ 12 à 20 cycles par minutes, soit une consommation moyenne terrestre de 6 à 10 l/min. En plongée, la consommation de base s’élève à 20 l/min. En effet, la pression augmente la viscosité de l’air, le détendeur accroît l’espace mort et les résistances tandis que la combinaison nous serre le thorax. Nous augmentons irrémédiablement nos efforts, donc notre conso. Adaptez-vous en conséquence. Ne vous comportez pas en “terrien”, sinon votre consommation explosera. L’inspiration doit être assez rapide, suivie d’une expiration lente et forcée. Vous pouvez faire une apnée après l’inspiration, de 2 à 3 secondes. Si vous ne tenez pas, vous ne soufflez pas assez ! L’expiration est très importante car elle permet d’évacuer le dioxyde de carbone (CO2) qui contrôle notre “envie de respirer”. Votre VC doit être compris entre 0,8 l et 1 l en plongée “cool”. Cette augmentation de VC, de 30 à 50 %, est une adaptation nécessaire. Ne tombez pas dans le piège d’augmenter votre fréquence ventilatoire.
Conseil de pro : Entraînez-vous en surface. Respirez normalement, prenez conscience de votre VC. Puis expirez ou inspirez profondément. Enfin, essayez d’augmenter raisonnablement votre VC sur 1 minute. Pour aller plus loin, la pratique de la relaxation ou du yoga peut être très bénéfique.

2/ Vérifiez votre matériel
Une stab à votre taille et bien fixée sur la bouteille évitera tangage et roulis, forts consommateurs en air ! Une combinaison trop serrée et/ou une stab trop gonflée augmentent les efforts ventilatoires. Portez une protection suffisante contre le froid, également amplificateur de conso, en évitant le piège Bibendum qui neutralisera les bienfaits de la protection thermique par une mobilité de scaphandrier pieds-lourds ! Les détendeurs trop durs sont à proscrire. Ayez un lestage adapté. Demandez conseil à votre encadrant et faites le test de flottabilité à chaque reprise ou en cas de changement de matériel. Bloc plein, en surface, sans palmer, gilet vide et en respirant normalement, vous devez flotter avec l’eau au niveau du détendeur, puis en expirant profondément vous devez vous immerger sans efforts. Si vous coulez en respirant normalement, vous êtes sur-lesté ; si au contraire vous n’arrivez pas à mettre la tête sous l’eau…
Conseil de pro : Renseignez-vous sur le rôle des molettes de détendeurs et utilisez-les en surface pour voir les différences. Pas à 20 mètres dans le courant, cela évitera des surprises.

3/ Optimisez votre aquaticité
Travaillez votre hydrodynamisme : une combinaison bien ajustée et une technique de nage avec des mouvements fluides. Sentez-vous “glisser” entre deux coups de palmes. Soyez compact : ne gonflez pas trop votre stab, et positionnez l’octopus au dessus du manomètre, de façon à y accéder facilement. Moins vous aurez de résistances, moins vous consommerez. Une répartition judicieuse des plombs grâce aux différentes poches offertes par le gilet permet d’éviter la position de “l’hippocampe” et le tour de rein imposé par les ceintures. Ressentez “la bonne flottabilité” ! En surface, le gilet est gonflé pour flotter sans effort. Respirez sur le détendeur la tête dans l’eau pour vous y habituer ! À la descente, vous devez bien purger votre gilet. Privilégiez l’utilisation des purges rapides. Au fond, on utilise son gilet (par petites touches uniquement) et le poumon-ballast pour s’équilibrer et évoluer. Ne palmez pas pour vous maintenir, seulement pour avancer !
Conseil de pro : Les poissons donnent toujours l’impression de ne pas forcer inutilement. Inspirez-vous d’eux pour évoluer !

4/ Restez zen
En surface, si la visibilité, l’état de la mer, le courant ou encore la faune vous inquiètent, demandez aux moniteurs quelles sont les mesures mises en place (une ligne de vie, une personne en sécu surface, etc.). L’encadrement doit vous rassurer et vous expliquer comment va se dérouler la plongée, de A à Z si besoin. Évitez les mouvements de mains et de bras, le palmage en force et l’agitation sans borne. Ne cherchez pas à tout voir en une seule plongée. En cas de courant, on se déhale à la main sur le bout ou la ligne de vie plutôt que de palmer en pleine eau. Au fond, on se cache avec le relief ou on dérive ; et lorsqu’on n’a pas le choix, on s’accroche (tout en respectant la faune et la flore). S’il y a de la houle, gardez votre détendeur en bouche et privilégiez une immersion rapide et les paliers de sécu sur les 5 mètres. Au fond, on se laisse aller avec elle.
Conseil de pro : Il y a beaucoup d’inertie dans l’eau, alors anticipez.

5/ Plongez encore et toujours
Il n’y a pas de miracle, il faut du temps et de l’implication. Pratiquez régulièrement et travaillez vos techniques : immersion, palmage, gestion du gilet, contrôle de vos mouvements superflus… Affinez le placement de vos accessoires. Travaillez sans cesse votre poumon-ballast. En plongée, nous sommes débutants à vie et l’expérience fait grandement partie des compétences de tout palmipède.
Conseil de pro : Ne “bloquez” pas sur votre conso toute la plongée. Cela vous gâchera le plaisir et vous consommerez encore plus.

6/ Pratiquez une activité physique régulière
De manière générale, soignez votre hygiène de vie. Plus vous serez en forme, moins vous consommerez. Le manque de sommeil, l’alcool, la cigarette, la fatigue, le stress, l’obésité engendrent une surconsommation d’air. Avant de plonger, privilégiez une alimentation légère en évitant graisse et acidité. Le soir, favorisez les sucres lents comme les pâtes. Si possible pratiquez une activité physique basée sur l’endurance. La natation serait le top. Elle permet de travailler son palmage et sa ventilation, double bénéfice ! Le vélo, le footing, le foot, la marche à pied et le tennis sont aussi bénéfiques.
Conseil de pro : Pensez toujours à bien vous hydrater avant et après la plongée.

Texte et photos d’Antoine Mettra

 

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