Cette extension facultative du vêtement étanche fut longtemps marginale. Jusqu’à ce que les évolutions technologiques offrent des produits confortables et que le développement de la plongée technique génère une demande.

Longtemps, les gants étanches furent réservés aux travailleurs sous-marins. La rigidité des matériaux et l’engoncement des mains limitait leur emploi à des tâches bien particulières et proscrivait leur usage en plongée loisir. Le développement de la plongée technique a banalisé les plongées profondes, les décompressions multi-gaz et les durées de plongée de plusieurs heures. Dans les lacs de montagne, les carrières, les océans septentrionaux, là où on plonge toute l’année, les vêtements étanches se sont imposés. Pourtant, dans des eaux dont la température ne dépasse pas 10°C et dès lors qu’il y a des stations immobiles imposées par la décompression, les extrémités restées au contact de l’eau souffrent. Un plongeur technique doit toujours conserver l’usage de ses mains pour effectuer des manipulations traditionnelles (changement de détendeur, activations de fonctions de l’ordinateur de décompression, injections d’O2 en recycleur), comme pour gérer un incident ou solliciter de l’aide (parachute).

LA SÉCURITÉ AVANT TOUT

Les gants étanches, au même titre que les chauffages embarqués, constituent des progrès indéniables dans le confort des plongeurs en eaux froides. À  condition qu’ils n’imposent pas de sacrifier la sécurité. Ainsi, ils doivent impérativement être montés en complément des manchons de poignet. Sans cela, un gant percé aurait pour effet d’inonder la combinaison. Le consensus est assuré pour les manchons, mais se pose alors le problème de l’équilibrage des gants, soumis aux mêmes contraintes physiques que le vêtement étanche. Une astuce consiste à glisser un petit tube creux sous le manchon, afin d’équilibrer les gants et d’éviter le squeeze. On peut aussi surgonfler les gants aux paliers pour limiter le refroidissement.

gants-etanches-baguesLES MODÈLES LES PLUS FRÉQUENTS

Divers modèles permettent l’isolation des mains. La plupart sont en caoutchouc renforcé ; ils imposent un sous-gant qui garantisse une couche d’air entre le tissu au contact de l’eau froide et la main. Un des plus répandus (à baïonnette) consiste en des bagues femelles intégrées à l’extrémité des manches. Le gant, équipé d’un cerclage mâle, s’y verrouille en un quart de tour. Des marques colorées sur la partie rigide du gant déterminent le verrouillage et l’étanchéité du dispositif. On opte pour des gants avec sous-gants solidaires ou séparés. Le joint torique doit être inspecté avant usage et régulièrement nettoyé et graissé. Un autre système consiste à glisser une bague sous la base du manchon étanche en latex. Avec une autre bague dotée de joints toriques, on coiffe le manchon en enserrant le gant entre les deux pièces rigides. Ce système est aisé à installer et à retirer, il se monte et se démonte sans outils et autorise l’usage du vêtement sans gants étanches ni bagues permanentes.

LES GANTS INTÉGRÉS À LA COMBINAISON

gants-etanche-integres-combinaisonUne autre option, développée pour des plongées polaires en eaux très froides, consiste à intégrer des gants néoprène renforcés à la combinaison. La perte de dextérité est notable mais l’isolation meilleure. La plupart de ces gants étanches ne s’adaptent pas sur des manchons en néoprène, il faut les remplacer par du latex.

CAHIER DES CHARGES 

  • Montage et démontage aisés
  • Encombrement réduit
  • Motricité fine valable
  • Souplesse du matériau même en eau froide
  • Légereté
  • Résistance au sel, au soleil, à la perforation et à l’abrasion

 

Texte et photos Frank Vasseur