La démocratisation des smartphones et autres objets connectés fait que bon nombre d’entre nous filment et photographient leur vie. Les palmipèdes humains ne font pas exception à la règle ! Pour preuve, il est difficile d’échapper aujourd’hui à un plongeur photographe dans une palanquée. Alors, pour ceux qui n’ont pas encore attrapé le virus de « l’imagite aiguë », voici 7 raisons de se laisser contaminer !

1- Pour le plaisir

Pour ceux qui aiment déjà faire des images sur le plancher des vaches, cela ne sera que du bonheur de continuer cette passion sous l’eau ! Explorer tranquillement un site avec un appareil photo rajoute un plaisir au plaisir. Pour tous, cela change surtout l’approche et l’objectif de la plongée, qui dépendra de votre choix audiovisuel : macro, poissons, ambiance, film, etc. Sous l’œil de l’objectif, un spot ultra-connu devient nouveau, vous reverrez des choses que vous ne voyiez plus ! Fini la routine. Par contre, attention aux déconvenues et à la déception de ne pas ramener les images que vous imaginiez. Dans ce cas-là, il reste toujours deux superbes objectifs : nos yeux, ainsi que le plus perfectionné des boîtiers, le cerveau, pour stocker les souvenirs !

2- Pour progresser

Qui dit images sous-marines, qu’elles soient fixes ou animées, dit stabilisation parfaite pour obtenir un cadrage et une netteté corrects. Vous aurez donc l’obligation de maîtriser votre technique. Contrôlez vos gestes et votre palmage afin de ne pas gigoter dans tous les sens ou de vous écraser violemment sur le récif, voire sur votre sujet ! Une gestion fine du poumon-ballast, de votre gilet et de votre lestage est obligatoire pour obtenir une stabilisation adéquate. C’est la clé pour approcher convenablement la faune sans la faire fuir et éviter tout flou de bougé.

3- Pour les connaissances en biologie marine

La pratique de la photo comme celle de la vidéo permet d’apprendre énormément sur les espèces rencontrées, et de multiples facettes de la vie sous-marine vont s’offrir à vous. Une image est beaucoup plus objective que la mémoire, quand celle-ci ne flanche pas, et rend l’identification beaucoup plus facile. En effet, les couleurs, la forme ou encore les nageoires sont sous vos yeux, fixes et facilement observables. Vous n’avez plus qu’à comparer avec des guides. Ceux-ci décrivent souvent le mode de vie du sujet, son milieu, son alimentation, son mode de reproduction, s’il est plutôt diurne ou nocturne, etc. N’oublions pas que pour photographier ou filmer une espèce, il faut déjà la trouver et la reconnaître ! Ainsi, outre les connaissances, c’est toute une éducation du regard qui va se mettre en place. Il faut apprendre à voir. Alors, tout plongeur normalement constitué sera comblé devant tant de nouveauté et les vastes possibilités qu’offrent le comportement des poissons, les nudibranches, la faune macro, l’ambiance, les pélagiques….

4- Pour les souvenirs

Qui n’a pas rêvé de montrer à ses amis ou à sa famille les merveilles sous-marines qu’il rencontre ? Que ce soit pour vous ou pour les autres, une image fera toujours remonter des souvenirs, des sensations, des sentiments, une anecdote, voire même une longue histoire, que vous vous devrez de raconter dans les moindres détails. C’est, en outre, un excellent moyen de garder en mémoire nos immersions et de compléter de manière ludique notre carnet de plongées. Surtout quand le temps file toujours plus vite ou lorsque les plongées s’enchaînent, comme lors d’une croisière.

5- Pour le prix 

Les appareils photo et les caméscopes sont de plus en plus accessibles. Les fabricants de caissons étanches se multipliant, la demande ne cessant de croître, on trouve aujourd’hui sur le marché un large choix pour tous les budgets, même en flash et accessoires. À 500 € environ le ticket d’accès au couple mythique appareil compact/caisson, de moins en moins de plongeurs s’en privent, surtout au vu du rapport qualité/prix qui a fait des bonds énormes ces dernières années. Cela permet déjà de se faire plaisir et d’apprendre. Pour 500 à 1000 € de plus, vous aurez du plus haut de gamme, débrayable avec capteur de reflex, et un caisson en aluminium anodisé. Rajoutez encore au minimum 500 € pour un flash et un complément optique (grand-angle ou macro) qui, parallèlement à vos progrès, se révéleront vite indispensables ! Vous trouvez ça cher ? Dites-vous qu’un ensemble haut de gamme reflex coûte encore le prix d’une voiture, et d’une belle ! Et pour moins de 300 €, la modeste mais déjà célèbre GoPro permet de s’amuser et de ramener de belles images, le tout sans s’encombrer. Rajoutez un filtre orange, un peu de postprod pour ceux qui connaissent, et vous serez déjà étonnés du résultat. Son succès n’est donc pas usurpé !

6- Pour la vidéo

En 2014, tous les appareils photo numériques offrent une option vidéo, bien souvent en Full HD, voire même maintenant en 4 K. La qualité est au rendez-vous, la simplicité aussi. Inversement, la GoPro et les caméscopes font des photos. Alors ne vous privez plus, lancez-vous ! Et profitez de la possibilité de retranscrire au plus près les mouvements de vos sujets.

7- Pour votre ego

Qui n’a pas rencontré – et parfois jalousé, il faut l’avouer – sur le bateau à la sortie de l’eau, celui qui aime à montrer aux autres toutes les merveilles qu’ils ont loupées. Ah, s’ils avaient été là avec lui, hier… Blague à part, c’est toujours pratique pour « prouver » qu’on n’a pas triché. Sans compter le bonheur, au retour de vacances ou de week-end, le teint hâlé, d’en mettre plein la vue aux collègues de bureau ou sur face de bouc… De plus, vos progrès rapides nourriront autant votre orgueil que votre envie de progresser, et donc d’apprendre. Et puis, on peut toujours rêver, vous aurez peut-être un jour la chance d’avoir une image publiée ou faisant le tour du monde. Par contre, n’espérez pas faire fortune, le métier est de plus en plus mis à mal et comme partout, « c’est la crise » !

Retrouvez le texte et la photo d’Antoine Mettra dans Plongée Magazine n°69

Pour vous abonner, cliquez ici