Ah, le fameux vidage de masque ! Cette compétence est une formalité pour certains quand pour d’autres elle relève du parcours homérique. Alors, outre la technique et le savoir-faire, voici quatre conseils pour vous aider. 

La dissociation bucco-nasale

Sous ce terme barbare se cache la faculté de pouvoir correctement, sur demande et à volonté, respirer uniquement par la bouche ou par le nez ou encore inspirer par la bouche et expirer par le nez, cas typique qui nous intéresse lors d’un vidage de masque efficace ! Pour certains, c’est inné, mais pour la plupart, cela demande un apprentissage plus ou moins long. Il va donc falloir vous concentrer pour tout d’abord contrôler votre inspiration et votre expiration, et ce avec un détendeur ou, mieux, un tuba, ce qui vous permettra de vous entraîner en piscine, voire même dans votre baignoire ! Essayez d’inspirer par la bouche et d’expirer par le nez. Si vous avez du mal à n’inspirer que par la bouche, il existe un très bon exercice appelé le tuba enchanteur. Il consiste à mettre son masque à l’envers pour ne pas avoir la jupe (partie souple du masque épousant le visage afin de garantir l’étanchéité) sur le nez et à respirer avec un tuba. En ayant le nez dans l’eau, vous n’aurez pas d’autre choix que d’inspirer par la bouche faute de boire la tasse. Cet exercice peut paraître un peu brutal mais il permet de savoir de suite si vous dissociez bien, puis de corriger assez rapidement le problème si besoin.

Éviter le stress

Quelle que soit sa source, le stress est une nuisance à éliminer. En effet, il sera responsable d’une ventilation superficielle et rapide, à l’opposé de ce dont vous avez besoin pour bien expulser l’eau. De plus, il vous empêchera de vous concentrer et de bien dissocier l’inspiration buccale de l’expiration nasale. Concentrez-vous, prenez du temps, faites-le dans peu d’eau au ras de la surface, augmentez progressivement la profondeur de l’exercice, ne mettez que peu d’eau dans le masque au début, etc. En bref, supprimez tous les facteurs possibles de stress pour mettre toutes les chances de votre côté !

Bien mettre son masque

Déjà, ne le serrez pas trop ! La pression de l’eau aide à faire tenir le masque, il est donc inutile de vous faire un garrot autour du crâne. Vous devez toujours pouvoir décoller le masque du visage en soufflant fort. Si l’air ne sort pas, desserrez-le, histoire d’éviter également le fameux placage de masque. A contrario, il faut tout de même que la sangle du masque ne soit pas complétement lâche sous peine de le perdre à la mise à l’eau, au moindre clapot, dans le courant, etc. La sangle doit reposer suffisamment haut à l’arrière du crâne pour ne pas cisailler les oreilles. Vérifiez que vous n’avez pas de cheveux coincés entre le visage et la jupe, faute de quoi vous allez prendre l’eau. Pour les barbus, vous pouvez raser la barbe située sous la jupe ou tout simplement vider plus souvent votre masque…

Bien choisir son masque

Sauf exception, trouver un masque adapté à sa morphologie et dans lequel on se sent bien ne devrait pas relever du parcours du combattant. À moins d’hésiter à cause de la multitude de modèles existants dont les formes, les matières, les couleurs ou encore les textures sont toujours plus variées. La condition sine qua non est que le masque tienne sur votre visage lorsque vous inspirez par le nez, et ce sans avoir mis la sangle autour du crâne. Ensuite, vérifiez votre vision, que la jupe soit confortable et que vous bouchez facilement vos narines pour effectuer le Valsalva. Sachez qu’il existe des masques correcteurs pour les porteurs de lunettes. Avoir un masque dans lequel on se sent bien, avec un champ de vision qui nous convient, est important pour profiter au maximum du plaisir de s’immerger. En effet, rien de mieux qu’un masque inadapté pour gâcher la plongée !

plongeur-ordinateur

Le vidage de masque en 4 étapes

  1. Regardez vers la surface. En restant les yeux bloqués sur le poisson clown 2 mètres plus bas, comment voulez-vous expulser l’eau en soufflant alors que celle-ci est collée sur le verre et que l’air part sur les côtés ! N’exagérez pas le mouvement en vous retournant sur le dos ou en vous tapant l’arrière du crâne sur la robinetterie. Levez la tête de 45° environ, cela devrait suffire.
  2. Posez votre (vos) main(s) sur le haut du masque. L’air file toujours vers le haut. Si on ne le bloque pas, l’eau va donc rester au niveau du nez car l’air sortira sous la jupe au niveau du front. Ainsi, en empêchant l’air de partir vers le haut, via un appui sur le haut de la partie plastique qui cercle le verre, l’air expulsera l’eau au niveau du nez. Selon les masques, il faut parfois soulever légèrement la partie basse de la jupe. Ne décollez pas complétement le masque de votre visage, sauf en cas d’exercice.
  3. Soufflez lentement et profondément par le nez. C’est l’air qui expulse l’eau du masque. Si besoin, vous pouvez le faire en plusieurs expirations. Pas la peine de souffler de toute votre force et ainsi de vous moucher dans le masque. Si vous l’avez enlevé complètement, commencez à souffler juste avant de recoller la jupe au niveau du nez, cela vous évitera un coup d’eau dans les narines. Vérifiez ensuite, à tâtons ou en demandant à votre binôme ou à votre moniteur, que vous n’avez pas de cheveux coincés sous la jupe et que la sangle est correctement positionnée sur l’arrière du crâne.
  4. Une fois toute l’eau expulsée, arrêtez de souffler. Puis lâchez votre masque, baissez la tête et souriez, vous plongez !

Crédit photo plongeuse expirant bulles : Daniel Deflorin. Crédit photo plongeur regardant son ordinateur : Antoine Mettra. 

Retrouvez le texte d’Antoine Mettra dans Plongée Magazine n°68

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