Transparence de l’eau ne rime pas avec vie planctonique riche. Par conséquent, les fonds de l’archipel maltais ne sont pas, malgré les nombreux tombants verticaux, tapissés de gorgones rouges (Paramuricea clavata) occupées à filtrer les nutriments portés par le courant. Néanmoins, le spectacle est présent pour celui qui prend son temps et sait prospecter. Une partie du bonheur se cache dans les grottes et anfractuosités en tous genres, avec des parterres d’anémones encroûtantes (Parazoanthus axinellae) dans leur livrée jaune orangé, la présence de jolies murènes, de rascasses aux tons pourpre et vermeil, de crevettes, d’apogons, de langoustes et d’urticants vers de feu. Divers types de nudibranches (Cratena peregrina, Hypselodoris valenciennesi…) cohabitent. Ils sont à chercher sur les algues et hydraires.

Proximité du canal de Suez oblige, des poissons perroquets et balistes se sont installés, parfois en nombre sur quelques sites. On croise également quelques (petits) mérous et dentis solitaires. En dehors des thons rouges, les pélagiques ne sont pas légion. Néanmoins, quand l’eau est chaude, des bancs de prédateurs (barracudas, petites liches ou sérioles) se laissent admirer sur certains secs (à Gozo notamment) ou au-dessus de quelques épaves (comme le remorqueur Rozi de Cirkewwa), qui fixent une vie dense, composée de bancs de bogues, d’oblades et de sars. Enfin, soulignons qu’une réserve marine est prochainement espérée à Cirkewwa, (Malte), juste en face de l’île de Gozo.

Texte : Olivier Clot-Faybesse

Crédit photo : Christophe Kazmierski