Le plongeur est un terrien perturbé par les spécificités du milieu aquatique. Hormis la noyade qui guette toute personne évoluant dans l’eau, les accidents spécifiques à la plongée sont presque tous liés aux effets des variations de pression avec la profondeur et leurs effets sur l’organisme humain. Voici un tour d’horizon des principaux accidents de plongée, classés par fréquence d’apparition.

Le baro de l’oreille, la « star »

« Heureusement », c’est le plus fréquent. Ce barotraumatisme résulte de la variation de pression sur les oreilles du plongeur, à la descente principalement, et de ses difficultés pour effectuer une manœuvre efficace de compensation (Valsalva pour la plus célèbre). Il peut générer de simples douleurs, une inflammation ou des atteintes plus graves selon le degré de contraintes subies.

Masque et sinus

Le plaquage de masque prête à sourire à la description, mais il est particulièrement douloureux et subsiste chez des plongeurs débutants. Le volume de l’air emprisonné dans le masque produit à la descente un effet de ventouse sur les parties molles de la face, dont les yeux ; en cause, l’oubli d’expirer par le nez pour compenser à la descente.

Les sinus, cavités mal ventilées et très sensibles de la face, subissent parfois à la descente, comme à la remontée, des variations de volumes qui peuvent générer gêne, douleur, saignement, surtout si la sphère ORL est encombrée avant l’immersion.

L’essoufflement

La ventilation du plongeur s’emballe, l’expiration devient prédominante, le rythme s’accélère et la sensation d’étouffement augmente car l’inspiration n’a plus le temps d’être efficace. Sur terre, cette situation est peu dangereuse ; dans l’eau, elle peut entraîner une panique, une remontée trop rapide ou une noyade. L’essoufflement peut survenir dès la mise à l’eau en surface ou plus tard durant l’immersion. Il est généré par un ensemble complexe d’éléments dans lesquels se retrouvent en bonne place le stress, la profondeur, le froid, la production de gaz carbonique, les efforts mal gérés.

La surpression pulmonaire

Encore un effet des variations de volume dues aux changements de pression (barotraumatismes) qui interviennent lors de la remontée quand le plongeur ne laisse pas le temps à l’air contenu dans ses poumons de s’échapper vers l’extérieur. Rare, cet accident a des conséquences assez graves qui peuvent aller de la simple gêne à la déchirure alvéolaire, en passant par l’entrée de bulles d’air dans la circulation sanguine et peut intervenir dans de très faibles profondeurs (quelques mètres). Il est dû soit à une remontée avec blocage de la ventilation, soit à une remontée trop rapide… soit aux deux !

L’accident de décompression ou ADD

Sous le terme générique d’ADD, sont regroupés tous les effets d’une mauvaise gestion de la décompression lors de la remontée. L’azote accumulé en excès durant l’immersion ne parvient pas à être évacué en quantité suffisante pour autoriser une sortie de l’eau sans danger. Il reprend sa forme gazeuse dans le corps et ces microbulles, selon leur localisation et leurs déplacements, vont créer des symptômes différents qui vont de simples démangeaisons et rougeurs à diverses paralysies, en passant par des troubles de l’oreille interne. Ils sont le plus souvent dus au non-respect des procédures (vitesse de remontée, paliers…).

Texte Alain Delmas, crédit photo : D. Deflorin