Le 13 janvier 2012, le Costa Concordia faisait naufrage sur l’île italienne de Giglio, entraînant la mort de 32 personnes. Les opérations de renflouement du navire, entamées lundi 14 juillet, font craindre le rejet des substances polluantes contenues dans l’épave.

Première étape avant la destruction du paquebot

Contrairement à ce qui avait été suggéré, le Concordia ne sera pas laissé sur place pour devenir une attraction touristique. Après avoir été remis à flot puis redressé, le navire doit rejoindre le port de Gênes pour subir un démantèlement qui devrait durer deux ans. Si les conditions météo sont favorables, ce dernier voyage débutera lundi 21 juillet. 4 jours seront nécessaires pour parcourir 280 kilomètres, en passant au large de la Corse, de l’île d’Elbe et de l’île italienne de Capraia.

Les ONG dénoncent une mise en danger de l’environnement

Selon l’AFP, les associations environnementales Greenpeace et Legambiente craignent que la coque se brise et entraîne la dispersion en mer de métaux lourds, huiles, plastiques et autres produits chimiques. Si la coque résiste, les débris pourraient aussi se détacher au fur et à mesure et permettre la fuite de 263 000 mètres cubes de liquide polluant. Le fuel restant dans les réservoirs est également susceptible de se déverser pendant le périple. Or, “le Concordia passera par des zones protégées où évoluent des dauphins, des cachalots, ainsi que des rorquals qui ont pris l’habitude d’emmener leurs petits dans ces eaux poissonneuses au large de Gênes pour les nourrir”, explique Giorgia Monti de Greenpeace. L’ONG regrette que le démantèlement n’ait pas lieu dans les ports de Civitavecchia ou de Piombino, situés à une journée de l’île de Giglio.

Début juin, l’armateur Costa Croisières avait déclaré que des “rejets en mer d’eaux intérieures, de substances, d’hydrocarbures” étaient possibles mais que les impacts devraient être  “temporaires et peu significatifs”.

Plusieurs mesures de prévention ont été adoptées

10 navires accompagneront le paquebot afin de collecter les éventuels débris, contrôler la qualités des eaux et prévenir les cétacés de l’approche du convoi. Ils disposeront de barrages anti-pétrole et d’appareils à infra-rouge capables de détecter toute trace d’hydrocarbure à la surface de l’eau la nuit.

Inquiet des risques de pollution sur les côtes bastiaises et le cap Corse, le maire de Bastia, Gilles Simeoni, a alerté Ségolène Royal, ministre de l’Environnement. Celle-ci a réclamé aux autorités italiennes des “preuves” du pompage complet des réservoirs d’hydrocarbures ainsi que “l’itinéraires précis” emprunté. Elle a également annoncé la mobilisation d’un navire antipollution de la marine nationale afin de prévenir tout risque environnemental le long de la côte corse.

Texte : Pauline Stefanini