Les plongeurs savent bien que les récifs coralliens sont une richesse pour la biodiversité. Mais ces derniers sont également une richesse au sens premier et économique du terme. Une récente étude de l’IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens) menée en Nouvelle-Calédonie démontre que ceux-ci permettent de générer entre 80 et 100 millions d’euros de revenus par an. Mieux, ils permettraient également une économie de 170 millions d’euros grâce à leur rôle de protection des côtes face à la houle du large.
Cette étude détaille la contribution financière des récifs coralliens rattachée à chaque secteur économique : protection du littoral, pêche, tourisme, bio-prospection, recherche et éducation. Outre la protection du littoral, la pêche est la seconde bénéficiaire des écosystèmes coralliens avec une valeur financière estimée entre 50 et 70 millions d’euros.
Le tourisme et les loisirs viennent en troisième position avec 24 à 28 millions d’euros d’économie par an. Les activités touristiques créent 2,4 % des emplois salariés du territoire et génèrent jusqu’à 1650 emplois directs. Une part importante de la richesse produite provenant également des dépenses directement liées aux activités touristique : hébergement, alimentation, transport, etc. Au rang desquelles contribuent évidemment les plongeurs, locaux ou étrangers, avec une augmentation de l’activité touristique depuis l’inscription des lagons au classement du Patrimoine mondial de l’Humanité.
Même si les bio-prospections, la recherche et l’éducation figurent en queue de peloton avec 3,5 à 8 millions d’euros par an, l’exploitation de nouvelles molécules valorisables pourrait générer de 0,5 à 4,5 millions d’euros par an. Les organismes vivant dans les récifs étant souvent à l’origine de nouveaux médicaments, compléments alimentaires ou bases cosmétiques.
La préservation des récifs coralliens a certes un coût. Mais cette étude de l’IFRECOR prouve qu’ils sont également à l’origine d’économie (11200 logements protégés de la houle et des tsunamis) et d’une réelle création de richesses et de revenus. En d’autres termes, un récif sain rapporte bien plus qu’il ne coûte.

Texte et photo D. Deflorin, schéma IFRECOR