Comment reconnaître le poisson clown à deux bandes ?

Ce poisson a un corps de couleur jaune-orangé à marron foncé, plus sombre sur le dos, et divisé par deux bandes blanches verticales bordées de noir ; la première, plus large, située derrière l’œil et la seconde au milieu du corps. Sa queue (nageoire caudale) non fourchue est également jaune, contrairement à la plupart des espèces de poisson clown similaires dont la queue est blanchâtre. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel : les mâles et les femelles se ressemblent, et seule la taille permet de les différencier.

Mode de vie : une symbiose avec une anémone de mer

Le poisson clown à deux bandes vit en couple, parfois accompagné d’un groupe, en relation symbiotique avec une de ces 5 anémones de mer : Entacmaea quadricolor, Heteractis aurora, H. crispa, H. magnifica et Stichodactyla gigantea. L’association qui lie ce poisson clown à son anémone-hôte est une symbiose obligatoire appelée mutualisme : vous ne le verrez jamais sans anémone. Le poisson vit au sein des tentacules urticants de l’anémone, qui lui fournissent une excellente protection contre les prédateurs. En retour, il nettoie et défend férocement l’anémone contre les prédateurs et les parasites potentiels. L’immunité face aux cellules urticantes des tentacules s’acquiert progressivement dès le stade juvénile du poisson, qui se protège en se recouvrant d’un mucus reconnu chimiquement par l’anémone.

Comportement alimentaire : omnivore

Le poisson clown à deux bandes est omnivore, et il se nourrit aussi bien d’algues filamenteuses benthiques (accrochées aux fonds marins) que de zooplancton, particulièrement de petits copépodes, chassés en pleine eau. Grâce à sa relation symbiotique avec l’anémone de mer, le poisson clown peut également dénicher de la nourriture piégée entre ses tentacules urticants.

Mode de reproduction : un couple monogame à dominance femelle

La fertilisation est externe et les œufs sont collés sur le substrat à la base de l’anémone. Le mâle s’occupe des œufs et les ventile jusqu’à leur éclosion, qui a lieu en pleine nuit après environ une semaine. Tous les poissons clowns à deux bandes naissent mâles ! Les adultes vivent en couple monogame (l’unique femelle est plus grande que le mâle) dans une anémone, qui abrite parfois un groupe d’autres mâles immatures, formant une hiérarchie de sexe et de taille établie par la femelle dominante. S’il arrive quelque chose à celle-ci, le mâle dominant se transforme en femelle pour prendre sa place, et le mâle immature le plus haut placé vient remplacer le mâle dominant. Ce processus de changement de sexe appelé protandrie prend un minimum de 26 jours chez ce poisson.

Interaction avec l’homme et le plongeur : territorial et très photogénique

Les poissons clowns à deux bandes sont très territoriaux et assez communs dans leur zone de répartition. Leur anémone est le centre de leur territoire, l’endroit où ils se reproduisent, se nourrissent et se protègent. Ils sortent parfois à quelques mètres de distance (généralement pas plus de deux) de leur anémone pour venir attaquer les intrus, les manomètres, les caméras, et les plongeurs eux-mêmes. Les poissons clowns à deux bandes sont un sujet favori des photographes, tour à tour curieux, agressifs et timides, se camouflant entre les tentacules de leur anémone.

Fiche d’identité

  • Nom vernaculaire : Poisson clown à deux bandes
  • Nom scientifique : Amphiprion bicinctus
  • Classe : Actinopterygii
  • Ordre : Perciformes
  • Famille : Pomacentridae (poissons demoiselles)
  • Localisation : Le poisson clown à deux bandes est la seule espèce de poisson clown à habiter les eaux de la mer Rouge, mis à part à la pointe Sud où il partage ses eaux avec de rares autres espèces d’Amphiprion. Ce poisson clown est également présent dans le golfe d’Aden et dans l’archipel des Chagos, situé au milieu de l’océan Indien occidental. Le poisson clown à deux bandes vit en symbiose avec son anémone-hôte dans les lagons, les baies protégées et les récifs tropicaux, sur une zonation verticale allant de la surface jusqu’à environ 30 mètres de profondeur.
  • Taille maximale : Jusqu’à 14 cm pour les femelles, 10 cm pour les mâles.
  • Population : Inconnue.
  • Statut de l’espèce : Non évalué par la liste rouge de l’UICN.

Texte : Laura Dinraths. Crédit photo : Daniel Deflorin.