Les petits fonds baignés d’eaux translucides autorisent des visibilités exceptionnelles. Pour peu que le soleil soit de la partie, la luminosité dispense de tout artifice. Nombreux sont cependant les environnements où la vue doit être assistée.

Toutes les plongées ne se déroulent pas dans des conditions de visibilité permettant de profiter de l’environnement tout en gardant le contact avec les équipiers. La côte atlantique, la Méditerranée à l’Ouest du Rhône, les lacs, les carrières, l’espace qu’on appelait encore “lointain” il y a peu n’offrent parfois qu’un horizon limité dans lequel l’usage d’une source lumineuse embarquée s’impose. Si la lampe est un complément matériel bienvenu pour éclairer un animal dans une anfractuosité ou révéler les couleurs d’une flore sur un rocher, elle devient un élément fondamental de la panoplie lorsque les conditions sont plus dures, que la durée des plongées s’allonge, que la séparation d’un binôme ou d’une équipe peut être lourde de conséquences (si certains flacons de gaz sont mutualisés).

VOIR ET ÊTRE VU

 

lampe-plongee-epaveL’éclairage du plongeur lui permet de voir. Le paysage, certes, mais aussi ses instruments, ses équipiers, un repère pris pour la navigation. Une autre fonction, que l’on considère comme secondaire jusqu’à être confronté à certaines situations, consiste à être vu. Dans la pénombre d’une immersion profonde, dans les eaux chargées, la lumière est l’élément qui permet de localiser un équipier, de conserver un lien, la cohésion dans l’équipe. Le code de communication lumineux conventionnel, s’il est limité à trois signaux, permet d’indiquer à distance que tout va bien, d’alerter l’attention ou de solliciter de l’aide, là où les signes manuels ne sont pas forcément visibles ou difficilement interprétables. En plongée de nuit et en souterraine, la lumière devient cruciale. Difficile de faire l’impasse sur une redondance. La nuit, en cas de perte, une lampe allumée dans un parachute facilite la localisation par la sécurité de surface. En souterraine, chaque lampe dispose d’une autonomie supérieure à la durée de la plongée.

QUELLE LAMPE ?

 

La gamme est riche et variée. L’offre en la matière est abondante et il faut définir un cahier des charges afin de savoir quel modèle conviendra à sa pratique.

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  • Modèles : en secours ou pour une utilisation épisodique, les petits modèles avec une seule batterie, disposant d’une autonomie de deux à trois heures avec une puissance modérée (9000 lux), donnent satisfaction. Il est judicieux de les solidariser à l’aide d’un mousqueton crocheté au poignet ou d’une dragonne. En éclairage principal pour une plongée en lac ou profonde en mer, un modèle avec batterie intégrée peut suffire. La lampe est allumée dès lors que la luminosité naturelle diminue. La puissance permet de rester à vue tout en perçant les eaux chargées (25000 lux). Le port sur le dos de la main, avec une poignée (goodman handle), libère une main et autorise des signaux avec uniquement un mouvement de poignet. Pour disposer d’une autonomie suffisante sans sacrifier la puissance, le pack de batterie avec tête déportée constitue le meilleur compromis au niveau de l’ergonomie avec la tête de phare portée sur la main.
  • Nature : les leds ont relégué au rang d’antiquités les ampoules halogènes énergivores et les HID fragiles.
  • Forme du faisceau : la concentration (10°) permet de percer les eaux chargées et de communiquer. Pour la vidéo, des éclairages dédiés diffusent très large afin de couvrir de façon homogène la scène.
  • Alimentation : les batteries au lithium autorisent de confortables autonomies à moindre coût, là où les piles sont à usage unique, doivent être gérées dans le temps et génèrent des nuisances environnementales.
  • Mode détresse : certains modèles disposent de ce petit plus qui n’est pas négligeable si on est perdu. Le principe ? Le phare clignote durant plusieurs heures même si l’accumulateur est déjà éprouvé.

 

Texte et photos Frank Vasseur