Le 16 septembre dernier, l’association Bloom, qui œuvre pour la préservation des océans, a rassemblé plusieurs chercheurs, élus et personnalités publiques afin de dénoncer les dégâts causés par le chalutage profond. Nicolas Hulot, Allain Bougrain-Dubourg, Daniel Cohn-Bendit mais aussi Richard Branson, fondateur de Virgin, se sont réunis pour tirer la sonnette d’alarme.

Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, et Richard Branson, tous deux défenseurs de la biodiversité des océans profonds.

En parallèle, une pétition émanant de 300 chercheurs et associations du monde entier a été lancée sur le site de Bloom, afin de protéger les eaux profondes des pêches destructrices (pour signer la pétition : voir ici).

Depuis plusieurs années, la question du chalutage profond est abordée au Parlement européen sans qu’aucune décision ne soit prise. Une interdiction pure et dure de telles pratiques de pêche est actuellement en discussion et l’Europe devrait définitivement trancher sur la question d’ici la fin de l’année.

La France, très engagée dans la pêche profonde, semble réticente à l’arrêt total du chalutage profond. Lors de la conférence environnementale des 20 et 21 septembre dernier, le sujet aurait d’ailleurs été plus ou moins éludé par Frédéric Cuvillier, ministre délégué à la Pêche.

Pourtant, comme l’explique Claire Nouvian, fondatrice de l’association Bloom, il y a urgence. Les eaux profondes sont d’une richesse extraordinaire, avec un nombre d’espèces incalculables (dont beaucoup sont encore méconnues), et d’une fragilité extrême. En effet, tout, au fond de l’eau, tourne au ralenti… et met donc beaucoup plus de temps à se reconstruire qu’en surface. Les filets qui raclent tout sur leur passage à 2000 mètres de fond représentent de terribles engins de mort qui ne peuvent en aucun cas constituer un mode de prélèvement durable, surtout quand on apprend que pour 3 espèces recueillies pour être commercialisées, 100 sont rejetées à l’eau… mortes.

Côté économique, le chalutage profond semble lui aussi constituer une aberration : cette activité est financée par les fonds publics alors qu’elle n’est pas du tout rentable. Détruire tout pour rapporter peu : pourquoi donc continuer une telle équation ? Une question que l’association Bloom, membre de la Deap Sea Conservation Coalition, aimerait faire entendre à un public le plus large possible.

Pour en savoir plus sur les dégâts et les enjeux de la pêche profonde, voir cette interview de Claire Nouvian :

– Contact : www.bloomassociation.org/accueil-fr

– Crédits photos : E. Vernazobres/Bloom