“Un esprit sain dans un corps sain”, c’est bien. Sous l’eau, c’est mieux. Voire indispensable. Eh oui, ce qui est valable dans la vie de tous les jours l’est encore plus dans le bleu, qui, par nature, n’est pas notre milieu. Une bonne hygiène de vie est donc de mise chez tout palmipède qui se respecte. Si les bénéfices ne se font pas sentir en un clin d’œil, il est important de veiller à sa santé et de prendre soin de soi. Au final, ce n’est que du plaisir en plus : moins de consommation d’air, moins de galères dans le courant, de bonnes réactions aux exercices ou aux imprévus sous l’eau, et finis les problèmes de combi trop petite ! On n’apprend pas à la vielle baudroie à faire la grimace mais pensez à surveiller les 6 points suivants.
Texte et photos Antoine Mettra

L’alimentation
Il faut manger de tout et un peu. Facile, non ? Ne jamais plonger le ventre vide est une règle d’or. Évitez de boire pendant le repas et mâchez correctement afin de faciliter la digestion. Si possible, mangez 2 ou 3 h avant la plongée ! Quitte à prendre, en cas de petit creux, une collation avec un fruit ou un jus et une barre énergétique. Ils contiennent des sucres rapides utilisables immédiatement. Au petit-déj, évitez le café, excitant et diurétique, ainsi que les œufs ou le bacon, riches en graisses et longs à digérer. Un laitage ou une boisson chaude accompagné d’une ou deux tartines (pain ou biscottes) de beurre et de confiture ou de miel seront parfaits. Vous pouvez agrémenter le tout d’un fruit ou d’un jus. Les fruits acides (orange, pamplemousse, etc.) sont à proscrire avant de plonger. Préférez la pomme, le kiwi ou la banane. C’est LE fruit du sportif : elle empêche les crampes, les courbatures, et regorge de sucres lents, nécessaires à notre énergie. À midi, pas d’excès qui engendreront une digestion difficile une fois notre corps “pressurisé” ! Une salade, du poisson (cru ou cuit) ou des grillades, avec des pâtes ou du riz, plus un yaourt ou un fruit en dessert. Résistez aux plats en sauce, aux haricots blancs, aux fritures, à la choucroute… et ne mangez pas au-delà de votre appétit ! Le repas du soir doit permettre de refaire le plein d’énergie et de constituer des réserves pour le lendemain. Une entrée, des légumes verts, des féculents : riz, pâtes, pommes de terre, accompagnés de viande, de poisson ou d’œufs. Picorez sur le plateau de fromage ou autre laitage et faites-vous plaisir avec un dessert sucré (tarte, sorbet…).

L’hydratation
L’eau, c’est la vie ! En plongée, nous en perdons beaucoup. L’exposition solaire, la transpiration lors de l’enfilage de la combi s’ajoutent à la diurèse liée au froid et à la pression. L’air est également très sec. Boire au moins 2 L d’eau par jour est un minimum lorsque l’on plonge. Et 3 à 4 L s’imposent en période estivale ou lors de chaleurs intenses. N’attendez pas d’avoir soif, la soif est le premier signal de détresse. Vous pouvez compléter avec une boisson sucrée ou un jus de fruit pour l’énergie, les vitamines et les sels minéraux. Précisons que l’alcool déshydrate et interfère avec la décompression du corps. Un verre de vin le soir n’est pas un problème, mais ça le devient quand le midi après le ti-punch, c’est l’apéro au p’tit jaune et le demi de rosé bien frais à table. Évitez également les boissons gazeuses trop sucrées et celles excitantes et énergisantes contenant de la taurine.

Activité physique régulière
En plongée, nous sollicitons énormément notre système cardio-vasculaire. Pourquoi ? La pression, la combinaison et le détendeur augmentent l’effort respiratoire. Le transport de l’azote met à rude épreuve notre circulation sanguine, sans oublier les dépenses énergétiques dues au palmage et au froid. Vous comprenez aisément qu’il vaut mieux être un minimum en forme physiquement. Cela réduira vos fatigues post-plongée ainsi que vos risques d’accidents. La pratique d’un sport basé sur l’endurance sera bénéfique pour votre système cardio-vasculaire. Le mieux étant la natation, qui fait travailler l’ensemble des muscles tout en permettant d’améliorer le palmage et l’endurance. Néanmoins, n’importe quel sport pratiqué au moins 1 h, 2 fois par semaine, sera bénéfique pour votre physiologie. Sinon, on peut toujours éviter l’ascenseur, se garer à 15 minutes de son lieu de travail, faire quelques étirements devant sa télé, aller chercher son pain ou son journal à pied…

Le sommeil
Les cycles de sommeil varient de 1 h 30 à 2 h. Selon les besoins, il faut 4 à 5 cycles de sommeil par nuit. Il est important de bien dormir, ni trop, ni pas assez. Un sommeil réparateur est primordial pour la forme physique, le moral et la récupération. Il permet de mieux réagir et de limiter les agressions dues aux stress ou au climat. Pour nous plongeurs, il est vital. Il permet de récupérer de la fatigue des immersions, mais surtout de bien décompresser. La fatigue chronique et le surmenage favorisent en effet les accidents de décompression. Afin de bien dormir le soir, on ne mange pas trop et on évite de boire plus d’un verre d’alcool, du café et des excitants. Lire sera le meilleur somnifère au contraire des écrans qui maintiennent éveiller. Lors d’une journée plongée, ne négligez pas la petite sieste réparatrice et digestive. En moins de 30 min, vous retrouverez tonus et dynamisme.

Évitez les pratiques à risques
La consommation régulière d’alcool, de drogues, de médicaments ou d’antidépresseurs doit être prise en compte par le plongeur. Certains médicaments et traitements sont incompatibles avec l’immersion. Et plonger un lendemain de fête n’est assurément pas recommandé ! Combien d’accidents dits “immérités” auraient pu être évités… Sans parler du tabac dont les méfaits font des ravages ! En plongée, il augmente votre consommation d’air, diminue votre adaptation à l’effort et interfère grandement dans le processus de décompression. Encore une bonne raison d’arrêter de fumer, non ? En cas de stress important ou de problèmes graves (personnels, familiaux, professionnels), le mieux est de s’abstenir. Si vous souhaitez plonger pour penser à autre chose, consultez votre médecin pour un petit bilan et parlez-en à votre moniteur qui réduira sans doute la profondeur et le temps de vos sorties.

Contrôle médical
En plongée, nul besoin d’être un athlète de haut niveau. A contrario, une physiologie a minima “normale” est nécessaire. Un examen annuel s’impose pour vérifier s’il n’y a pas de contre-indication importante ou impromptue. Le médecin contrôlera notamment votre sphère ORL, votre tension, votre ventilation et votre rythme cardiaque. Il devra prendre en compte vos pratiques à risques, pour peu que vous lui en parliez… Il pourra vous faire effectuer des tests simples afin d’évaluer votre condition physique et calculer votre IMC (indice de masse corporelle). Les résultats permettront de savoir où vous en êtes et, le cas échéant, de modifier vos habitudes pour plonger en toute sécurité !

 

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