Le 15 avril dernier, la société Odyssey Marine Exploration, spécialisée dans l’exploitation d’épaves sous-marines, est parvenue à extraire 27 kilos d’or d’une épave datant du XIXe siècle, située à 2200 mètres de profondeur au large des côtes californiennes.

Pour comprendre l’histoire de ce navire, le SS Central America, il faut remonter aux années 1850. La ruée vers l’or en Californie conduit des milliers de pionniers à s’installer dans la région pour y faire fortune. Le bateau fait alors la liaison entre Panama et New York pour transporter le précieux métal. En 1857, il est pris dans une tempête et sombre en emportant 477 passagers, 110 membres d’équipage et 13 tonnes d’or, destinées à renflouer les banques new-yorkaises. Le drame aurait provoqué la panique des spéculateurs et participé au déclenchement de l’un des premiers krachs de Wall Street.

Une partie de la cargaison a été remontée à la surface

Il y a un mois, à l’issue d’une expédition de reconnaissance de deux heures, Zeus, le robot sous-marin de l’Odyssey Marine Exploration, a permis de remonter à la surface cinq lingots et deux pièces d’or, datant de 1850 et de 1857, frappées à Philadelphie et à San Francisco, mais aussi une bouteille, de la poterie, un fragment de la structure de bois de l’épave et une partie du matériel scientifique laissé sur le site il y a plus de 20 ans. Un simple échantillon du trésor puisque la caméra fixée sur le robot a révélé la présence de nombreux autres lingots et objets anciens.

La pêche au trésor avait pourtant mal commencé

L’épave a d’abord été découverte en 1988 par le groupe Columbus America Discovery. Son dirigeant Thomas Thompson parvient alors à convaincre une centaine de personnes et entreprises d’investir dans le projet. Les opérations de recherche permettent de mettre au jour près de 2 tonnes d’or, soit l’équivalent de 40 millions de dollars. Mais en 1991 la pêche au trésor est stoppée net. Les investisseurs affirment n’avoir toujours rien reçu en contrepartie de la découverte et poursuivent Thompson en justice. Aujourd’hui, on ignore où se cache l’arnaqueur, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2012.

Le propriétaire de l’épave, Recovery Limited Partnership, a accordé à Odyssey Marine Exploration un contrat exclusif pour extraire les restes du magot. Une fois l’inspection totale du site réalisée, la compagnie entamera une fouille archéologique qui pourrait permettre de récupérer plusieurs tonnes d’or, l’équivalent de 86 millions de dollars selon l’entreprise. Des échantillons biologiques seront également prélevés pour aider les chercheurs à mieux comprendre les processus biologiques caractéristiques des profondeurs océaniques.


Cette épave du 19e siècle cache un véritable… par Gentside

Crédit photo: Daniel Deflorin