La plongée sous-marine, comme toute activité soumise aux lois de dame nature, comporte des risques. Ne nous affolons pas pour autant : ceux-ci sont bien identifiés, et à défaut d’être toujours bien visibles, ils sont souvent faciles à éviter. Voici donc une liste des principaux dangers en plongée et des conduites à tenir, le tout saupoudré de prévention. 

Texte et photo Antoine Mettra

 

LES DANGERS NATURELS

pastenague

Les raies pastenagues, à toucher « avec les yeux » seulement.

> Piqûres : Oursins, rascasses, poissons pierres, vives ou raies sont les principaux animaux piquants (voire électriques pour la raie torpille) que vous rencontrerez. Pour éviter tout accident, on contrôle sa flottabilité. Équilibrez-vous 1 mètre au-dessus du fond et réprimez cette folle envie de toucher à tout. Un point d’appui est possible, sans toucher le corail qui peut lui aussi vous « attaquer »…

> Morsures : Attention aux murènes, balistes, barracudas et requins. En cas de rencontre avec ces animaux, restez calmes, proches les uns des autres et suivez les recommandations de votre guide à la lettre. Votre approche doit être lente et douce. Une murène qui n’ouvre plus la bouche est en stress : ce n’est pas le moment de la caresser. Les balistes et les requins peuvent se montrer nerveux : nage saccadée, charges d’intimidation, dents bien apparentes sont autant de signes que notre présence les dérange. Ne vous comportez jamais comme une proie et reculez si nécessaire pour sortir du territoire « envahi ». Évitez les combis fluo et les bijoux scintillants.

> Réactions cutanées : coraux urticants, méduses, vers de feu, anémones et plumes de mer urticantes peuvent causer brûlures et démangeaisons. Ne vous grattez surtout pas, vous ne feriez qu’étendre le mal ! Encore une fois, le contrôle de sa flottabilité et de ses “mimines” sera primordial. Mieux vaut porter des combinaisons intégrales, même en mer chaude.

> Soins : Que ce soit pour les piqûres, les morsures ou les brûlures, il faudra désinfecter la plaie régulièrement, voire suturer. Prenez des antalgiques pour la douleur et si celle-ci est trop forte, prévenez les secours. En effet, la présence de venin (poisson pierre, rascasse volante, oursin diadème, coraux) peut entraîner des complications cardiaques et/ou respiratoires jusqu’à la perte de connaissance voire la mort, notamment en cas d’allergie. Pour les coraux, ne pas hésiter à mettre du jus de citron directement sur la plaie. Un aspivenin peut aider à enlever le poison. Enfin, garder la victime au chaud, l’hydrater et l’empêcher de s’agiter pour lutter contre la propagation du venin dans l’organisme.

Conseil de pro: Une espèce peut présenter des comportements différents en fonction de sa localisation géographique ou de la saison. Par exemple, les balistes sont adorables, sauf en période de nidification où ils défendent leurs bébés. Ne vous fiez pas à vos précédentes rencontres.

corail

Le contact avec le corail peut entraîner des réactions cutanées très graves.

 

SUR ET AUTOUR DU BATEAU

> Sur le bateau : La surface mouvante de notre élément préféré entraîne une instabilité humaine mais aussi matérielle. Règle d’or sur un navire : une main pour vous, une main pour le bateau ! Votre bouteille doit être bien attachée et l’ensemble de votre matériel regroupé dans un sac bien rangé sur le bateau. Si vous placez vos affaires dans des filets au-dessus de vos têtes, assurez-vous bien qu’elles ne tomberont pas à la première vague venue. Évitez les longs déplacements palmes aux pieds, ou alors ce sera la chute garantie, ainsi pour la mise à l’eau privilégiez la bascule arrière.

> Autour du bateau : En surface, regardez avant de vous jeter à l’eau et de fracasser la tête de vote binôme ! Une fois dans l’eau, écartez vous de 2 ou 3 mètres de la coque afin d’éviter un plongeur, une ancre ou un bloc de sécu négligemment jetés par-dessus bord. Les échelles amovibles ont souvent un point de contact avec le bateau et il ne faut surtout pas glisser vos mains à ces endroits sous peine de les écraser.

Conseil de pro : Assurez-vous toujours visuellement du point mort de l’hélice avant de remonter à bord.

 

LES CONDITIONS EXTÉRIEURES

> Les vagues et le vent : Si le trajet s’annonce chahuté, préparez votre équipement sur le quai, au calme et au sec. Cela vous évitera la précipitation ainsi qu’un sournois mal de mer surprise. D’ailleurs, pour les âmes sensibles à cette « malédiction », regardez toujours au loin ! Certains médicaments sont plutôt efficaces, mais demandez toujours l’avis de votre médecin. Si vraiment vous ne le sentez pas, annulez.

> Le courant : Il peut vous faire dériver loin du bateau ou engendrer un essoufflement. Détendez-vous, déhalez-vous avec les mains sur la ligne de vie puis au mouillage pour descendre. Une fois au fond, protégez-vous grâce au relief, par exemple en évoluant dans une faille plutôt qu’au-dessus du récif.

> La mauvaise visibilité : Restez groupés du début à la fin !

> Le chaud et le froid : En cas de forte chaleur, buvez suffisamment même si vous ne ressentez pas la soif. Protégez-vous du soleil avec un chapeau, un T-shirt et de la crème solaire, afin d’éviter le fameux coup de chaud. En cas de froid sur terre et dans l’eau, protégez-vous bien avant, pendant et après la plongée. C’est primordial pour une bonne élimination de l’azote.

Conseil de pro : Prévenez votre guide si vous ne vous sentez pas capable de plonger dans les conditions du jour. Il ne doit pas vous forcer la main.

 

LES PLONGÉES PARTICULIÈRES

> Épaves : Attention aux morceaux de tôle rouillée, aux vis, aux câbles ou autres aspérités aiguisées et coupantes. On ne s’accroche pas et on garde un œil sur les filets ou autres lignes de pêche car les épaves concentrent souvent la faune grâce à leur effet récif artificiel. Se perdre dans les coursives ou dans la “touille”, due à la rouille et à un mauvais coup de palme, n’arrive pas qu’aux autres. On évite donc d’y rentrer. Attention à la faune bien présente : rascasses, homards, vers de feu, hydraires, congres, poissons pierres, murènes… Alors, ne vous scratchez pas au fond et n’agitez pas vos mains dans tous les sens : vous risqueriez une rencontre « piquante » !

> De nuit : En cas de perte de palanquée, remontez à la surface et n’hésitez pas à mettre votre lampe dans le parachute gonflé, cela fera un phare bien visible pour le bateau ou votre palanquée.

> Grottes ou percées dans la roche : Accompagné du guide, vérifiez toujours votre mano avant de rentrer et gardez toujours la sortie à vue.

Conseil de pro : Un contrôle fin de sa flottabilité et de son palmage sont essentiels pour explorer une épave, une grotte ou plonger de nuit. Pensez donc à les travailler avant !

 

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